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Hieroglyphes















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Soutien à la mission archéologique du site de Mi-Our (Gourob)

Gourob Le site de Gourob s’étend sur les ruines de l’ancienne ville de Mi-Our (Égypte – 120 kilomètres au sud du Caire), à l’embouchure sud de la région du Fayoum. Mi-Our fut fondée par le souverain Thoutmosis III (1479-1425 av. J.-C.) afin d’y abriter un vaste complexe palatial desservi par un port. La ville est ensuite occupée au moins jusqu’au règne de Ramsès V (1147-1143 av. J.-C.) et conserve à ce jour le seul palais de l’époque pharaonique identifié comme un harem royal. Les vestiges du palais, les nécropoles attenantes et les papyrus découverts sur place permettent de mieux appréhender tant la population féminine, l’organisation que l’administration d’un harem au Nouvel Empire, en faisant par conséquent un site d’un intérêt majeur.
Les fouilles anciennes sur le site se sont déroulées entre 1889 et 1920 et ont été effectuées par Flinders Petrie (1889-1890), Charles Currely et Leonard Loat (1903-1904), puis Guy Brunton et Reginald Engelbach (1920). Pendant cette période, seules quatre longues campagnes de fouilles ont été menées, ainsi que quelques actions plus ponctuelles. Elles ont permis de dégager et de mettre en évidence les principales composantes du site, à savoir : la ville, le harem, le « fort », le temple, les lieux d’artisanat, les cimetières.

Perspectives de recherches
Entre 2006 et 2015, Ian Shaw (University of Liverpool) a repris l’étude du site (Gurob Harem Palace Project), principalement avec des campagnes de prospections pour établir un plan au 1/1000e du site et entamer les fouilles du palais. Les études géoarchéologiques ont également été entamées.
Les axes de recherches qui sont privilégiés sur le long terme dans le cadre de ce chantier désormais rattaché à l’Institut français d’archéologie orientale sont les suivants :
1) poursuivre la fouille du palais-harem ;
2) recenser l’ensemble des nécropoles sur le site afin de mieux appréhender la vie des femmes du harem;
3) localiser la ville ancienne repérée par Flinders Petrie au nord du site et le village au sud mentionné par Charles Currely et Leonard Loat;
4) poursuivre l’étude géoarchéologique afin de localiser le port mentionné dans les sources textuelles ; la fouille du « fort », ce bâtiment semblant être en lien avec le port antique et le système d’irrigation mis en place à l’entrée du Fayoum dès le Moyen Empire ;
5) achever le relevé topographique du site.


Gourob

Missions 2017-2018
Les nouvelles campagnes dirigées par Marine Yoyotte (Chercheur associée, CNRS, UMR 7041, équipe HAROC), se déroulent annuellement en novembre et décembre. Les opérations sur le terrain comprennent :
1) des travaux archéologiques dont la fouille du bâtiment à l’Est du harem appelé « fort » au nord-est du palais-harem et de la rampe d’accès permettant d’y mener ;
2) des travaux géoarchéologiques et géomorphologiques à l’Est du site ainsi que dans la zone directement en contrebas de l’éminence sur laquelle il se trouve, afin de localiser le port antique ;
3) des prospections géophysiques menées dans différents secteurs à l’Est du site afin de déceler les zones les plus propices pour des installations portuaires ;
4) la poursuite des relevés topographiques entamés par le Gurob Harem Palace Project afin de cartographier l’ensemble du site ;
5) l'étude des céramiques trouvées au cours des prospections géoarchéologiques et des fouilles archéologiques. Pour le bâtiment appelé « fort », il sera ainsi possible d'avoir de véritables indices de datation et pour le reste du site, cela devrait permettre de déterminer plus précisément des phases d’occupation;
6) l'étude des textiles conservés au magasin de Kom Hoshim. Les fragments plus ou moins conséquents de tissus décorés (dont une tunique d’enfant) découverts au cours des missions précédentes sont en cours d’analyse.

En 2018, les fouilles du site de Gourob se sont déroulées vers le « fort », à l’est du palais, où des sondages ont été réalisés afin de préciser la localisation du port antique. Une étude géophysique, s’attachant notamment à analyser la densité et les anomalies magnétiques du sol, a été conduite à l’est et au nord de site pour repérer d’éventuelles structures en relation avec le site ainsi que des implantations urbaines qui pourraient faire l’objet de fouilles lors des campagnes futures. Trois potentielles zones de fouilles ont ainsi été délimitées. L’étude des céramiques retrouvées sur le site permet de les dater du Nouvel Empire, plus particulièrement de l’époque ramesside dans le cas du mobilier du « fort ». Une très faible quantité de tessons datant de l’Ancien Empire ont été retrouvés mais une étude plus systématique doit être effectuée avant de pouvoir établir une chronologie précise du site. Le plan topographique du site de Gourob a été complété et les relevés des tombes anciennes ont été initiés..


Gourob

Missions 2019-2020
• Nécropoles
Depuis 2019, l’un des enjeux principaux a été de reprendre l’examen des nécropoles qui n’avait pas fait l’objet d’investigations depuis 1920. Deux secteurs ont déjà fait l’objet d’explorations car ils n’avaient pas été recensés par les anciens fouilleurs : le secteur V, localisé au nord du « fort » et le secteur alpha tout au nord-ouest du site. Le secteur V a permis la mise au jour de plusieurs tombes dotées d’un puits menant à une ou plusieurs chambres. Une découverte exceptionnelle a été faite dans la tombe P11 : un sarcophage en calcaire de l’Ancien Empire de presque 2,20 m de long a en effet été trouvé, ainsi qu’un sceptre-sekhem en bois de plus de 50 cm de long. Ces deux objets de très belle facture montrent que le personnage enterré là, un homme robuste de plus de 40 ans, était un haut dignitaire de la cour égyptienne. Au cours de la mission 2020, le sarcophage a été transporté depuis le site jusqu’aux magasins de Kom Aushim.
En parallèle, nous avons débuté des prospections dans le secteur Alpha, qui s’avère être un cimetière datant du Nouvel Empire. Ainsi, lors des prochaines campagnes, un intérêt particulier sera porté sur les ossements pour mieux comprendre qui étaient les femmes qui y furent ej terrées, ainsi que leurs origines, égyptiennes ou étrangères.
• Harem
En 2019, la fouille du harem a été entamée. Celui-ci est composé de deux structures architecturales : un palais nord de 160 m de long sur 60 m de large et un palais sud de 150 m de long sur 60 m de large, l’ensemble étant encadré par une enceinte de brique crue de 240 m sur 225 m environ. La zone que nous avons choisi d’explorer correspond à l’angle nord-est du palais nord, afin de mieux comprendre son organisation et sa datation.
• Port
L’étude de la zone portuaire a été poursuivie dans la zone à l’est du site. Deux structures en briques, accolées l’une à l’autre, et particulièrement intéressantes ont été découvertes : la première, un mur de briques jaunes d’1m de hauteur, de 2m d’épaisseur et d’au minimum 25 m de long orienté est-ouest ; et la seconde, une plateforme en brique grises de 7 m dans son extension nord-sud sur 10 m dans son extension est-ouest. Par ailleurs, les carottages ont été poursuivis à l’est du site.
• Prospections géophysiques
Au cours de la mission 2019, des prospections magnétiques et par résistivité ont été menées sur le site. L'objectif de l'étude par résistivité électrique était de déterminer la largeur et le tracé réel du chenal longeant la limite est du site. Grâce à la prospection magnétique, il s’agissait par ailleurs de rechercher la confirmation de la présence de structures archéologiques dans la zone située au nord-ouest du site : des structures en brique crue y ont été décelées.

Gourobsarco

Mission 2021
Les travaux de la campagne 2021, qui s’est déroulée du 21 novembre au 22 décembre 2021, se sont concentrés sur :
• La poursuite des fouilles dans plusieurs secteurs : le palais (secteur sud), les tombes au nord du « fort » (secteur V), l’habitat (secteur Beta, au nord) et la « jetée » (secteur est) –, combinées avec une analyse anthropologique des ossements découverts dans les nécropoles.
• La réalisation d’études géoarchéologiques et géomorphologiques, en procédant notamment à des carottages à l’est afin de localiser l’ancien chenal du Nil.
• L’étude du matériel céramique.
• La conservation et la restauration.
• La cartographie et la topographie du site.
La fouille du secteur V et de la nécropole associée a permis la découverte de nouvelles tombes datant de l’Ancien Empire dont une était encore scellée (P28). La fouille de la tombe où le sarcophage avait été trouvé en 2019 a été achevée, une descenderie creusée à l’est a permis d’introduire le sarcophage dans la tombe.
Les structures du Nouvel Empire liées aux implantations portuaires ont continué d’être investiguées, tendant à montrer la présence d’un long mur de briques jaunes (au moins 40m) qui constituerait plutôt un espace de délimitation. De nouveaux carottages ont été entrepris notamment sur le Gisr el-Bahlawan, la digue servant aujourd’hui de route qui pourrait remonter au Moyen Empire.
Un nouveau secteur de fouille a été ouvert au nord-est du site : le secteur Beta. Ce secteur est investigué car il semble correspondre à l’emplacement de la ville ancienne de la XVIIIème dynastie repérée par Fl. Petrie, qui servit ensuite de nécropole à l’époque ramesside. Grâce à ce secteur nous devrions en apprendre davantage sur la vie quotidienne des femmes qui peuplaient le harem. Un puits de 4,50m de profondeur a été trouvé dans ce secteur, qui servait sans doute à récolter les eaux de pluie.

consulter le Blog de la mission archéologique

consulter la page de la mission sur le site de l'Ifao